Après une longue séparation, Diane retrouve son fils, un adolescent hyperactif et violent. Leurs retrouvailles sont tumultueuses, sous le regard d'une nouvelle voisine qui vient bientôt se joindre à leur envie, après les déchirements, de trouver une forme d'équilibre et d'espoir... Le film coup de coeur du festival de Cannes 2014, Grand Prix du jury.
Premier rôle : Anne Dorval
Premier rôle : Suzanne Clément
Premier rôle : Antoine-Olivier Pilon
Second rôle : Patrick Huard
Second rôle : Alexandre Goyette
Second rôle : Michèle Lituac
Second rôle : Viviane Pacal
Second rôle : Natalie Hamel-Roy
Réalisation : Xavier Dolan
Scénario : Xavier Dolan
Producteur : Nancy Grant
Producteur : Xavier Dolan
Producteur : SODEC
Producteur : Sons of Manual
Producteur : Super Ecran (Montréal)
Directeur de la photo : André Turpin
Montage : Xavier Dolan
Son : Sylvain Brassard
Musique originale : Noia
Décors : Colombe Raby
Costumes : François Barbeau
Costumes : Xavier Dolan
Distributeur : Diaphana Distribution
- Date de sortie en salles : 08 octobre 2014
- Type de film : Long métrage
- Couleur : Couleur
- Langue : Français
- Date de production : 2013
- Pays de production : Canada
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Critiques (4)
- Télérama - Louis Guichard: Mommy"(...) Avec Mommy, Xavier Dolan, 25 ans et déjà cinq films, franchit un cap, passe plusieurs vitesses à la fois. Il s'envole. Il n'a même plus besoin d'un sujet choc (le changement de sexe de Melvil Poupaud dans Laurence Anyways) ni d'emprunter au cinéma de genre (le thriller hitchcockien dans Tom à la ferme). Pour maintenir la tension pendant plus de deux heures, il lui suffit, cette fois, de faire exister intensément ses trois cabossés magnifiques et d'orchestrer une savante alternance d'accélérations et d'accalmies.
(...) La prouesse passe, évidemment, par ces actrices époustouflantes que sont Anne Dorval et Suzanne Clément. L'une et l'autre font irrésistiblement penser à Gena Rowlands chez John Cassavetes, sans que la comparaison leur fasse d'ombre. La mère, lasse, énervée, volontiers vulgaire, a quelque chose de Gloria, elle aussi flanquée d'un môme encombrant. La voisine à l'élocution bloquée rappelle une certaine « femme sous influence », héroïne dont l'émotivité extrême altérait l'expression. Et, face à elles, le jeune Antoine-Olivier Pilon incarne, avec une fougue à tout casser, une figure nouvelle dans l'univers du cinéaste : un adolescent strictement hétérosexuel, tour à tour taurillon agressif et agneau apeuré.
A ces héros boiteux, comme à cette banlieue prolétaire de Montréal, Xavier Dolan donne un style rutilant. C'est le paradoxe d'un auteur-réalisateur nourri depuis l'enfance de cinéma hollywoodien (il ne jure que par Titanic), mais resté, pour l'instant, dans son jus québécois et dans l'économie de l'art et essai. Mommy est donc merveilleusement hybride : mi-naturaliste mi-« bigger than life » (plus grand que la vie), tour à tour terre à terre et parcouru de somptueuses envolées lyriques ou oniriques. Mais aussi d'espiègles coups de théâtre formels : les dimensions de l'écran changent subitement, et avec elles l'horizon des personnages.
L'irruption des chansons est encore plus décisive que dans les films précédents. Elles sont le seul héritage du père, disparu quelques années plus tôt — il a laissé une simple compilation sur CD. Elles peuvent devenir le moteur d'une scène et de l'action. Exacerber les rapports de force qui sont le grand sujet du cinéaste. Ou bien les suspendre, le temps d'une parenthèse, d'un abandon voluptueux, d'une ivresse partagée. Là est sans doute la veine la plus bouleversante de Mommy : autour d'un buffet salami-mousseux, « c'est Versailles » à la portée des derniers de la classe, et une virée en voiture peut tourner à l'instant magique. Ou comment trois êtres fragiles, mal barrés et le sachant, s'inventent ensemble un répit."
- Critikat.com - Julien Marsa: Mommy" Face à ce tourbillon d’images, dont chacune chasse l’autre sans la prendre en charge, mais en l’annihilant en un défilé cosmétique, le choix s’avère couru d’avance : il faut se mettre à genou sous peine d’être d’emblée exclu par le film.
Il est assez troublant de le noter lorsque l’on constate que le film s’ouvre lui-même par une exclusion, celle de Steve, rejeté pour la énième fois d’un institut psychiatrique après une rixe avec un infirmier. Mommy met en scène des individus vivant à la marge (de leurs fonctions, de leurs émotions, de la société, dans un milieu périurbain), dont toute la rugosité passe par la parole et le corps — régime sans cesse parasité par la plasticité hygiéniste de l’image. Comme un attachement maladif à la perfection des textures, effaçant les aspérités des visages et de la peau, qui fige les corps dans un « devenir éternel » (...) et gomme l’humain pour en faire une gravure de mode, un modèle qui puisse susciter à la fois admiration et identification.
La marginalité des personnages, leur « différence » se réfugie alors dans leur statut d’icônes, comme des idoles que l’on nous laisse croire comme accessibles mais qui nous échappent de par l’entreprise de déification à laquelle l’image les soumet. Une coupure dévastatrice du réel, qui donne le même goût uniformisé à toutes les représentations en mimant le protéiforme (couleurs criardes, patchwork de musique, séquences clip) pour créer une illusion de la diversité.
Ce type d’esthétique vend tout simplement une image standardisée de la différence, où la souffrance, les joies et les larmes sont reléguées à tous moments derrière une conception publicitaire du beau. Ou comment faire œuvre de récupération pour rendre présentables aux yeux du tout-venant ceux que la société a depuis bien longtemps mis au ban, et que le cinéma célèbre ici comme les plus séduisants atours de son économie festivalière, en gage de petite caution de bonne conscience."
- Cahiers du Cinéma - Joachim Lepastier: Mommy"Mommy est, avec Laurence Anyways, le meilleur film de Dolan (…), celui où le cinéaste parvient avec le plus de netteté à ses fins : parvenir à un certain étourdissement émotif du spectateur, tout en esquivant, certes parfois de justesse, le pathos fictionnel ou les entourloupes de scénario et de mise en scène. "
- Première - Christophe Narbonne: Mommy"(...) Le Rimbaud du cinéma, le Québécois fiévreux signe en effet avec Mommy, portrait d’une famille monoparentale dysfonctionnelle, un film porté tout du long par la grâce. La géniale Anne Dorval, égérie de Dolan, y interprète Diane, quinquagénaire un brin vulgaire qui élève seule son fils (Antoine-Olivier Pilon, une révélation), un ado atteint de TDAH -Trouble Déficit de l’Attention Hyperactivité. Aidée par une voisine mal dans sa peau (Suzanne Clément, autre fidèle), elle va tout tenter pour ne pas renvoyer Steve dans une unité médicale spécialisée.
Le premier film de Dolan, J’ai tué ma mère, racontait le désamour d’un fils pour sa génitrice –déjà interprétée par Anne Dorval. Cinq ans plus tard, Mommy dit à peu près l’inverse, à une nuance près : Diane aime Steve plus que tout, mais pas au prix de sa santé mentale à elle, de sa vie sentimentale et sociale qui la fuit. Surtout, elle est incapable d’assurer la sécurité de son rejeton incontrôlable, dont les accès de violence et de désespoir peuvent à tout moment se retourner contre lui. Dolan filme ce combat perdu d’avance avec l’énergie du désespoir. Les scènes d’empoigne et de réconciliation se succèdent, voire se chevauchent ; l’humour vache et le drame majuscule cohabitent dans le même plan.
Mommy ne ressemble à rien d’autre qu’à un film de Dolan, hyperbolique, vivant et singulier. Grâce à une mise en scène immersive qui colle au plus près des personnages, le prodige québécois fait de nous les témoins groggy d’un cauchemar familial up and down, rythmé par des tubes kitsch et des idées formelles proprement stupéfiantes. La critique est KO. Ma mère, ce héros."
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Tout voirvos avis (27)
Tout voir- Agathe30 novembre 2023
- viviane07 septembre 2023pourquoi pas, mais long ! beaucoup trop long !! le système tourne en boucle jusqu'à la fin, sans surprise aucune...
- Eddy02 mars 2023
- leila07 février 2023
- Monique27 octobre 2022
- Helen29 septembre 2022
- Emma30 août 2022
- Bettina04 juin 2022
- LUCIEN02 juin 2022J'ai vibrer et tout résonne encore. La mère, le fils, la voisine et surtout les bons moments, qui sont d'une intensité absolue.
- Sophie26 janvier 2022A voir ... mais avec un gros moral
- JOFFRAN07 septembre 2021
- E100911641136120 août 2021Un scénario simple brillament sublimé par la réalisation de Xavier Dolan, et le jeu des acteurs principaux, sans oublier la musique ... un chef d'oeuvre à couper le souffle !
- Camille27 avril 2021
- VALERIE 03 janvier 2021juste une chef d'oeuvre de sentiments et de complexité...
- VALERIE 03 janvier 2021juste une chef d'oeuvre de sentiments et de complexité...
- Margherita27 décembre 2020
- NATHALIE30 novembre 2020
- Alice25 juillet 2020
- Adele01 juillet 2020
- Victoria29 avril 2020Une vraie merveille