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Didier Ozil

Réalisation

Jean-Christophe Victor

Pour ce deuxi&egrave;me num&eacute;ro consacr&eacute; &agrave; la sant&eacute; mondiale, Le Dessous des Cartes cherche &agrave; comprendre pourquoi la mondialisation contribue &agrave; brouiller... les cartes. Et plus pr&eacute;cis&eacute;ment en quoi les transformations de l&rsquo;homme sur l&rsquo;environnement favorisent l&rsquo;&eacute;mergence de nouvelles maladies, et m&ecirc;me la r&eacute; -&eacute;mergence de certaines maladies ?

TRANSFORMATION

CHANGEMENT

MALADIE

LE_DESSOUS_DES_CARTES

Le Dessous des cartes - Maladies ré-émergentes

En soixante ans, plus de trois cent cinquante maladies infectieuses sont apparues&nbsp;: SRAS, H1N1, H5N1&hellip; Une &eacute;mergence de nouveaux virus qui semble s&rsquo;acc&eacute;l&eacute;rer. Unanimes, les experts s&rsquo;interrogent&nbsp;: quand une nouvelle &eacute;pid&eacute;mie va-t-elle frapper&nbsp;? Peste, grippe espagnole, variole, sida...&nbsp;: l&rsquo;histoire est travers&eacute;e d&rsquo;&eacute;pisodes infectieux qui ont d&eacute;cim&eacute; des populations. Mais o&ugrave; en est la recherche aujourd&rsquo;hui&nbsp;? Sommes-nous mieux pr&eacute;par&eacute;s&nbsp;? Le film part sur les traces de trois virus particuli&egrave;rement mena&ccedil;ants&nbsp;: le H7N9 de la grippe en Asie, le Mers-CoV, cousin du SRAS, actif au Moyen Orient, qui tue un malade sur deux, et Ebola, &agrave; l&#39;origine de plus de sept cents d&eacute;c&egrave;s en Afrique de l&rsquo;Ouest depuis le d&eacute;but de l&rsquo;ann&eacute;e.

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Animaux porteurs

De la cellule de crise de l&rsquo;Organisation Mondiale de la Sant&eacute; en Suisse, charg&eacute;e de lancer les alertes, jusqu&rsquo;aux confins de la for&ecirc;t du Gabon sur les traces d&rsquo;Ebola, l&rsquo;enqu&ecirc;te nous m&egrave;ne aux quatre coins du monde. Gr&acirc;ce au travail de terrain de scientifiques qui risquent leur vie, nous savons d&eacute;sormais que les animaux sauvages sont des r&eacute;servoirs potentiels de virus dangereux pour l&rsquo;homme. Ainsi, la fi&egrave;vre Ebola a &eacute;t&eacute; transmise par les chauves-souris frugivores, et la grippe asiatique H5N1 port&eacute;e par des oiseaux migrateurs. Face &agrave; la menace, le monde scientifique se mobilise.

Épidémies, la menace invisible

En modifiant de nombreux param&egrave;tres dans l&rsquo;&eacute;conomie, l&rsquo;urbanisation, les transports et l&rsquo;alimentation, la mondialisation affecte &eacute;galement la sant&eacute;. Au d&eacute;but du XXIe si&egrave;cle, de nouvelles probl&eacute;matiques sanitaires se r&eacute;pandent dans le monde, brouillant les fronti&egrave;res que l&rsquo;on croyait nettes entre pays riches et pays en d&eacute;veloppement.

Le Dessous des cartes - Mondialisation des maladies

On ne na&icirc;t pas m&eacute;decin, on le devient. Et pour le devenir, il faut une dizaine d&#39;ann&eacute;es. Des ann&eacute;es pass&eacute;es &agrave; se frotter &agrave; la maladie, la mort, la souffrance. Tout cela dans un contexte qui, par certains aspects, peut sembler archa&iuml;que, avec ses &eacute;chelles sociales, ses syst&egrave;mes de cooptation, ses concours. Alors pourquoi et comment devient-on m&eacute;decin ?

 
De cette interrogation, et du travail romanesque de Martin Winckler dans &quot; La maladie de Sachs &quot; et &quot; Les Trois M&eacute;decins &quot;, deux best-sellers qui interrogent les pratiques et les &eacute;tudes m&eacute;dicales, est n&eacute; le projet d&#39;un feuilleton.

Que se passe-t-il pendant ces 10 ann&eacute;es qui font qu&#39;un &eacute;tudiant devient m&eacute;decin ? Dix ann&eacute;es pendant lesquelles ces &eacute;tudiants vont devenir des adultes tout en&nbsp; devant surmonter des choses difficiles&nbsp;tant sur le plan de l&#39;apprentissage concret (une technique longue &agrave; acqu&eacute;rir), que sur le plan de l&#39;exp&eacute;rience humaine (la peur, la mort, la souffrance, la solitude, le doute, la comp&eacute;tition).

Le feuilleton s&#39;attachera &agrave; six apprentis m&eacute;decins pris &agrave; diff&eacute;rents moments des &eacute;tudes qui incarnent le parcours sur une d&eacute;cennie. Ces six &eacute;tudiants composent une mosa&iuml;que d&#39;un parcours global. Ensemble, ils dessinent la transformation d&#39;un personnage &quot;&quot;imaginaire&quot; qui vieillirait pendant dix ans. 
Sur l&#39;ensemble du feuilleton, une dramaturgie globale fond&eacute;e sur la mont&eacute;e en puissance des enjeux : plus on avance dans le cursus, plus la technique se m&ecirc;le &agrave; des responsabilit&eacute;s qui s&#39;alourdissent, et ceci dans une atmosph&egrave;re de comp&eacute;tition difficile.

C&#39;est un feuilleton qui devrait changer le regard de chacun d&#39;entre nous sur son m&eacute;decin, qui devrait d&eacute;dramatiser, si besoin est, notre rapport &agrave; la m&eacute;decine.

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L'École de médecine

Maladie la plus ancienne et la plus partag&eacute;e dans les mondes animal et v&eacute;g&eacute;tal, le cancer tue huit millions de personnes par an. Pourtant, d&egrave;s les ann&eacute;es 1970, les chercheurs pensaient avoir identifi&eacute; l&rsquo;origine de cette prolif&eacute;ration nocive de certaines cellules du corps&nbsp;: dans le sillage de Michael Bishop et Harold Varmus, qui localisent l&rsquo;ennemi dans le noyau des cellules, la th&eacute;orie g&eacute;n&eacute;tique &ndash; ou mutationnelle &ndash; s&rsquo;impose.

Les scientifiques s&rsquo;emploient alors &agrave; traquer les oncog&egrave;nes, ces g&egrave;nes dont la mutation provoque le cancer, et &agrave; mettre au point des th&eacute;rapies cibl&eacute;es. Mais la communaut&eacute; scientifique ne s&rsquo;est-elle pas perdue dans le d&eacute;tail&nbsp;? Aujourd&rsquo;hui, des chercheurs et m&eacute;decins tentent de r&eacute;volutionner la compr&eacute;hension et le traitement de la maladie en pr&ocirc;nant une autre approche. Selon eux, le cancer correspondrait &agrave; un d&eacute;r&egrave;glement du m&eacute;tabolisme cellulaire. Ne parvenant pas &agrave; absorber les aliments, en particulier le glucose, les cellules canc&eacute;reuses fermentent et se divisent sans cesse. Appel&eacute; &quot;effet Warburg&quot;, du nom du m&eacute;decin allemand qui l&rsquo;a d&eacute;couvert dans les ann&eacute;es 1920, ce processus fait un retour en force dans la recherche. Des laboratoires d&eacute;veloppent ainsi de nouvelles th&eacute;rapies et des canc&eacute;rologues comme le professeur Laurent Schwartz testent des traitements exp&eacute;rimentaux &agrave; base de m&eacute;dicaments prescrits pour d&rsquo;autres indications &ndash; notamment des antidiab&eacute;tiques.

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Mod&egrave;le pasteurien versus th&eacute;orie m&eacute;tabolique

Narr&eacute; par Fran&ccedil;ois Cluzet et &eacute;clair&eacute; par les explications limpides de scientifiques fran&ccedil;ais, allemands, am&eacute;ricains et canadiens, ce documentaire met en perspective la construction du paradigme dominant en canc&eacute;rologie (la g&eacute;n&eacute;tique) et l&rsquo;&eacute;mergence r&eacute;cente d&rsquo;une voie alternative. Un tour d&rsquo;horizon passionnant qui laisse entrevoir de nouvelles perspectives th&eacute;rapeutiques face &agrave; un fl&eacute;au toujours d&eacute;vastateur.

Cancer : la piste oubliée

Avant l&rsquo;av&egrave;nement des antibiotiques, les m&eacute;decins faisaient appel &agrave; des&nbsp;virus phages &quot;mangeurs de bact&eacute;ries&quot; pour gu&eacute;rir les infections. Sous leur allure d&#39;atterrisseur spatial, ils constituent une alternative prometteuse face &agrave; l&rsquo;antibior&eacute;sistance. 

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La communaut&eacute; scientifique est unanime&nbsp;: d&rsquo;ici 2050, la r&eacute;sistance aux antibiotiques causera dans le monde une mortalit&eacute; plus &eacute;lev&eacute;e que le cancer. Dans cette course contre la montre &agrave; la recherche d&rsquo;alternatives, les regards se tournent vers une ancienne pratique th&eacute;rapeutique&nbsp;: la phagoth&eacute;rapie. D&eacute;couverte il y a plus d&rsquo;un si&egrave;cle par le microbiologiste F&eacute;lix d&rsquo;H&eacute;relle, elle consiste &agrave; se servir de bact&eacute;riophages, ou virus phages, des pr&eacute;dateurs naturels des bact&eacute;ries qui pr&eacute;sentent l&rsquo;avantage&nbsp;de pr&eacute;server le microbiote par leur action sp&eacute;cifique. Utilis&eacute;e avec succ&egrave;s contre la peste ou la dysenterie, la phagoth&eacute;rapie a sombr&eacute; dans l&rsquo;oubli dans les ann&eacute;es 1940 avec l&rsquo;&eacute;mergence des antibiotiques &agrave; large spectre, plus adapt&eacute;s &agrave; une production &agrave; grande &eacute;chelle. Dans les pays de l&#39;ancien bloc sovi&eacute;tique, priv&eacute;s d&rsquo;antibiotiques par les Occidentaux pendant la guerre froide, la phagoth&eacute;rapie s&rsquo;est impos&eacute;e comme une m&eacute;decine &agrave; part enti&egrave;re, notamment en G&eacute;orgie. En Europe et aux &Eacute;tats-Unis, une dynamique est en marche pour r&eacute;int&eacute;grer les virus phages dans la pharmacop&eacute;e officielle. Mais le d&eacute;fi est de taille&nbsp;: les phages g&eacute;orgiens &eacute;tant jug&eacute;s non conformes aux normes europ&eacute;ennes et am&eacute;ricaines, il s&rsquo;agit de tout reprendre de z&eacute;ro&nbsp;: la constitution de banques de phages sp&eacute;cifiques &agrave; chaque infection et la r&eacute;alisation des &eacute;tudes cliniques &agrave; grande &eacute;chelle. 
 
R&eacute;sultats prometteurs 
De l&rsquo;Institut Eliava &agrave;Tbilissi, en G&eacute;orgie, o&ugrave;, perp&eacute;tuant l&rsquo;h&eacute;ritage de F&eacute;lix d&rsquo;H&eacute;relle, on soigne chaque ann&eacute;e des patients venus du monde entier &agrave; l&rsquo;h&ocirc;pital de la Croix-Rousse, &agrave; Lyon, engag&eacute; dans des tests de phagoth&eacute;rapie aux r&eacute;sultats prometteurs en passant par les &eacute;tudes de l&rsquo;Institut Rockefeller &agrave; New York, ce documentaire se penche sur le potentiel curatif des virus phages, mais &eacute;galement sur les d&eacute;fis th&eacute;rapeutiques et r&eacute;glementaires qui leur permettront de&nbsp;soigner des infections r&eacute;sistantes aux traitements antibiotiques.

L'histoire incroyable des tueurs de bactéries

Et si l&rsquo;avenir de la m&eacute;decine se jouait dans notre ventre&nbsp;? Aux avant-postes de la recherche, cette nouvelle enqu&ecirc;te des auteurs de M&acirc;les en p&eacute;ril&nbsp;et Le je&ucirc;ne, une nouvelle th&eacute;rapie ? explore notre flore intestinale. 

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Tapis au creux de nos entrailles, 100&nbsp;000 milliards de micro-organismes ont sign&eacute; un pacte avec nous&nbsp;: &quot;le g&icirc;te et le couvert&quot; en &eacute;change de la sant&eacute;. Ces bact&eacute;ries, phages et champignons essentiels &agrave; notre &eacute;quilibre nous sont transmis &agrave; la naissance et constituent notre microbiote, ou flore intestinale. Longtemps m&eacute;connu, ce microbiote d&eacute;voile peu &agrave; peu ses secrets et mobilise des milliers de chercheurs dans le monde. Il laisse esp&eacute;rer une r&eacute;volution scientifique. Non seulement les microbes qui le composent s&#39;av&egrave;rent indispensables &agrave; notre bien-&ecirc;tre, mais ils ouvrent un nouveau champ&nbsp;th&eacute;rapeutique&nbsp;: le transfert d&#39;excr&eacute;ments humains se r&eacute;v&egrave;le ainsi efficace dans le traitement de certaines pathologies intestinales. 
 
&Agrave; la recherche des microbes perdus 
En Occident, on estime que le microbiote d&#39;une personne sur quatre est appauvri, avec &agrave; la cl&eacute; des troubles de gravit&eacute; variable, tels que l&#39;asthme, les affections intestinales inflammatoires, l&#39;ob&eacute;sit&eacute; et le diab&egrave;te de type 2. La recherche dresse la cartographie de bact&eacute;ries stars, dont la disparition est associ&eacute;e &agrave; ces maladies&nbsp;: Faecalibacterium prausnitzii, Roseburia, Akkermansia muciniphila... Comme d&#39;autres esp&egrave;ces, notre flore intestinale p&acirc;tit de divers facteurs li&eacute;s &agrave; l&#39;industrialisation et &agrave; nos modes de vie&nbsp;: une alimentation de mauvaise qualit&eacute;, d&eacute;ficiente en fibres, bourr&eacute;e d&#39;additifs chimiques, un recours grandissant aux c&eacute;sariennes de confort et un usage pr&eacute;coce des antibiotiques. Pour r&eacute;cup&eacute;rer ces microbes perdus, diverses pistes se dessinent, dont la spectaculaire &quot;transplantation f&eacute;cale&quot;, qui suscite des espoirs, y compris&nbsp;pour le traitement de certains cancers. D&#39;une start-up am&eacute;ricaine qui mise sur le don de selles au r&eacute;gime alimentaire des Hadza, chasseurs-cueilleurs tanzaniens &quot;microbiotiquement&quot; prosp&egrave;res, Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade (M&acirc;les en p&eacute;ril), avec l&#39;aide des chercheurs les plus &agrave; la&nbsp;pointe, signent un tour d&#39;horizon limpide, empreint d&#39;humour et de p&eacute;dagogie.

Microbiote, les fabuleux pouvoirs du ventre

Ebola, H1N1, coronavirus&hellip; Depuis&nbsp;60 ans, l&rsquo;&eacute;mergence de nouveaux virus s&rsquo;acc&eacute;l&egrave;re. Dans &Eacute;pid&eacute;mie, la menace invisible, les experts s&rsquo;interrogent : pourquoi cette acc&eacute;l&eacute;ration et comment s&rsquo;en prot&eacute;ger ? En premi&egrave;re ligne, le personnel de sant&eacute;. H&ocirc;pitaux surcharg&eacute;s et corps m&eacute;dical mis &agrave; rude &eacute;preuve, SOS Sant&eacute; pour tous enqu&ecirc;te sur les failles de notre syst&egrave;me de sant&eacute;, &agrave; la recherche de solutions. De la formation des &eacute;tudiants (L&rsquo;&eacute;cole de m&eacute;decine) aux ann&eacute;es d&rsquo;internat (Hippocrate) en passant par la &laquo; street medicine &raquo; des bidonvilles (Docteur Jack) et les &laquo; flying doctors &raquo; du Kenya&hellip; Que&nbsp;signifie aujourd&rsquo;hui&nbsp;soigner&nbsp;? Tour d&rsquo;horizon des pratiques m&eacute;dicales d&rsquo;ici et d&rsquo;ailleurs.

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