Ils partirent à 151 et arrivèrent à 15… Qui connaît la véritable histoire du Radeau de La Méduse ?
 
Peint en 1819, le chef-d'œuvre romantique de Théodore Géricault a atteint une telle renommée qu'il a depuis occulté le fait divers réel qui l'a inspiré. En juin 1816, un navire français, La Méduse, quitte le port de Rochefort en direction du Sénégal. Son équipage, composé de civils, fonctionnaires, marins et soldats doit s'installer dans cette ancienne colonie restituée par l'Angleterre. Mais par la faute de la cartographie aléatoire de l'époque et de l'imprévoyance de son commandant, La Méduse s'échoue sur un banc de sable, au large de la Mauritanie. Les canots de sauvetage se révélant en nombre insuffisant, 151 passagers sont sommés de prendre place sur un radeau de fortune de 20 mètres sur 12, avec cinq tonneaux de vin en guise de vivres. Seuls 15 d'entre eux survivront, secourus par un autre navire français, L'Argus, après treize jours de dérive. Quels terribles événements expliquent ce décompte macabre ?
 
Plus fort que la mort
Le documentaire fiction d'Herlé Jouon raconte l'histoire d'une métamorphose : celle d'un des faits divers les plus dramatiques de la marine militaire en un des chefs-d'œuvre les plus percutants de la peinture française. Pour remonter le cours de ce fascinant processus et tirer toute la richesse de son potentiel narratif, le film tisse en simultané trois temporalités : une enquête rétrospective éclairant les angles morts du quotidien hallucinant du radeau, des séquences fictionnelles suivant pas à pas la conception du tableau par le génial Géricault, et le projet tout aussi fou de l'équipe du musée de la marine de Rochefort aujourd'hui de reconstruire l'embarcation à l'identique. Trois épopées complémentaires, qui s'imbriquent harmonieusement pour donner au film toute son ampleur documentaire. La véritable histoire du radeau de La Méduse devient alors un hommage très incarné à l'instinct de survie des naufragés allés jusqu'au bout de leur humanité – voire au-delà –, à la rage de créer chez Géricault et à la volonté indéfectible de comprendre de la part des chercheurs contemporains. Un récit émouvant qui sonde la mort, l'art et la mémoire.

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