Une journée de la vie du Café L’Hirondelle, sur une petite place de banlieue, en face d’un cimetière. De l’ouverture à 6h30 du matin jusqu’à la fermeture à 22h30, les clients entrent, boivent, parlent, sortent, re-rentrent, re-boivent et reparlent de plus belle. Ils composent un drôle d’opéra parlé, une musique tendre et cocasse, un cantique de pensées frappées au coin du plaisir d’être ensemble, un verre de vin blanc à la main. Le génie populaire danse.
Premier rôle : André Dussollier
Premier rôle : Yolande Moreau
Premier rôle : François Morel
Premier rôle : Chantal Neuwirth
Premier rôle : Didier Bénureau
Premier rôle : Christian Pereira
Second rôle : César Andréï
Second rôle : Garance Blanche
Second rôle : Grégory Gadebois
Second rôle : Sébastien Pouderoux
Second rôle : Bruno Solo
Second rôle : Valérie Mairesse
Second rôle : Jean-Michel Ribes
Second rôle : Dominique Pinon
Second rôle : Régis Laspalès
Réalisation : Jean-Michel Ribes
Scénario : Jean-Marie Gourio
Scénario : Jean-Michel Ribes
Producteur : Dominique Besnehard
Producteur : Michel Feller
Producteur : Jean-Michel Ribes
Producteur : Cinéfrance 1888
Producteur : Ulysse Films
Directeur de la photo : Philippe Guilbert
Montage : Scott Stevenson
Son : François de Morant
Décors : Patrick Dutertre
Auteur de l'oeuvre originale : Jean-Marie Gourio
Co-producteur : Julien Deris
Co-producteur : Etienne Mallet
Co-producteur : David Gauquie
Distributeur : Diaphana Films
- Date de sortie en salles : 02 décembre 2014
- Type de film : Long métrage
- Couleur : Couleur
- Langue : Français
- Date de production : 2013
- Pays de production : France
thèmes
proposé par :
partager
Critique (1)
Télérama - Pierre Murat: Brèves de comptoir
" C'est un bistrot comme on en fait tant, comme on n'en fait plus. Hors temps et hors norme. Un vrai bistrot de cinéma, aussi faux qu'il faut, plus vrai qu'un vrai. Jean-Michel Ribes l'a coincé entre deux fantômes : le réalisme poétique du cinéma français d'avant guerre et la poésie réaliste d'Alain Resnais, dont il a été le collaborateur pour Coeurs. Juste en face du bistrot s'étend, d'ailleurs, un cimetière qui pourrait bien être celui où se réunissent les personnages des deux derniers films de Resnais : Vous n'avez encore rien vu ! et Aimer, boire et chanter. Avec l'humour noir qu'on lui connaît, Jean-Michel Ribes fait défiler, à plusieurs reprises, dans la rue qui sépare le bar des tombes, de superbes convois funéraires. Sans doute comme pour rappeler aux soiffards inconscients l'issue fatale et, vu la quantité des boissons qu'ils avalent, extrêmement proche.
Le dialogue n'est fait que des « brèves de comptoir », recueillies, durant des années, par Jean-Marie Gourio, mais on croirait inventées les formules. « L'avenir, je préférais celui d'avant. » « Mon plus grand chagrin d'amour, c'est que personne ne m'aime. » Sans oublier celle-là, vraiment extra : « J'ai joué la date de naissance de ma femme, celle de ma mère, celle de ma fille, j'ai pas eu un seul numéro. C'est vraiment une famille de cons. »
L'habileté du cinéaste, c'est d'avoir su, autour de ces répliques, créer un monde. Cabossé. Excentrique. Peuplé de silhouettes magnifiques : ce peintre (Bruno Solo), de plus en plus hagard à force d'alterner la bière et le blanc. Ou cet irrésistible croque-mort (Laurent Gamelon) versant, en fin de journée, dans une démesure digne de W.C. Fields. L'irréalisme frôle, alors, le surréalisme. Quand un chauffeur de taxi massif, flanqué d'un chien minuscule, se voit répondre par la fille qu'il drague qu'elle aimerait avoir de grands pieds parce qu'elle aime les chaussures, on est en plein dada. Et lorsque la patronne, comme saisie de nostalgie, se met à danser face à un vieux client qui titube, ivre d'alcool et de chagrin, on est dans l'émotion pure. Une émotion émotionnante qui se moque d'être légèrement ridicule.
Peu à peu naît l'inquiétude. La nuit est là, le cimetière devient tout proche. Tous les clients, qu'ils soient affreux, sales et méchants ou gentils, purs et esseulés, se rapprochent ; ils ne veulent pas quitter ce lieu qui les tue et les sauve... C'est pas simple de boire. C'est pas simple de vivre non plus. Féroce et tendre, le film défend une notion surannée et essentielle : la solidarité."
L'habileté du cinéaste, c'est d'avoir su, autour de ces répliques, créer un monde. Cabossé. Excentrique. Peuplé de silhouettes magnifiques : ce peintre (Bruno Solo), de plus en plus hagard à force d'alterner la bière et le blanc. Ou cet irrésistible croque-mort (Laurent Gamelon) versant, en fin de journée, dans une démesure digne de W.C. Fields. L'irréalisme frôle, alors, le surréalisme. Quand un chauffeur de taxi massif, flanqué d'un chien minuscule, se voit répondre par la fille qu'il drague qu'elle aimerait avoir de grands pieds parce qu'elle aime les chaussures, on est en plein dada. Et lorsque la patronne, comme saisie de nostalgie, se met à danser face à un vieux client qui titube, ivre d'alcool et de chagrin, on est dans l'émotion pure. Une émotion émotionnante qui se moque d'être légèrement ridicule.
Peu à peu naît l'inquiétude. La nuit est là, le cimetière devient tout proche. Tous les clients, qu'ils soient affreux, sales et méchants ou gentils, purs et esseulés, se rapprochent ; ils ne veulent pas quitter ce lieu qui les tue et les sauve... C'est pas simple de boire. C'est pas simple de vivre non plus. Féroce et tendre, le film défend une notion surannée et essentielle : la solidarité."