Chantal Akerman

Réalisation - Scénario

Biographie

« Pour faire du cinéma, il faut se lever. Bon, je me lève ! » Chantal Akerman, Lettre de cinéaste

De 1968 à 2015, la réalisatrice n’a cessé de se « lever » pour son œuvre, faite de 40 films, d’installations, de livres… Formée sur le vif du New York expérimental de 1970, elle invente un cinéma profondément personnel, qui modernise les genres (le burlesque "Saute ma ville", le musical "Golden Eighties", le mélodrame proustien "La Captive") par l’autofiction et l’expérience sensible du quotidien, de sa durée, de ses gestes simples. Tenant à équidistance le gai et le glauque, ses portraits de femmes - elle-même dans "Je, tu, il, elle" ; Delphine Seyrig dans "Jeanne Dielman" ; Aurore Clément dans "Les Rendez-vous d’Anna" – éclairent d’un jour nouveau leurs intérieurs et intériorités, sondant les désirs féminins et lesbiens. De huis clos en films nomades (carnets de voyages, documentaires), ses récits intimes enquêtent inlassablement sur l’Histoire, à commencer par celle de sa mère, juive polonaise rescapée des camps ("D’Est", "No Home Movie"), qu’elle suit dans la mort, un an après sa disparition. Décisive, son œuvre impacte des générations de féministes et d’artistes, de Michael Haneke à Gus Van Sant.